mercredi 16 décembre 2009

Professore de Monléon... non ma dottore (primo épisode)

Âmes sensibles, passez votre chemin, ça va flinguer sec dans ce message, et je vais notamment dénoncer, trois confrères à la fin du billet : ils ont brisés ma carrière sans aucune pitié !

Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage.... quand on veut éliminer un confrère, trop actif (voir hyperactif), trop populaire, trop entier, trop sale caractère... on dit qu'il veut être professeur !
Et c'est l'arme des mesquins pour tenter de me mettre hors-jeu.

Pas mal de parents de patients, même des confrères, quand ils me parlent ou m'écrivent me donnent du "professeur", cela leur fait sans doute plus plaisir qu'à moi.

Dans ce premier épisode, je m'en vais vous expliquer pourquoi je ne serai jamais professeur de médecine, et pourquoi je ne m'en porte pas plus mal.
C'est une petite étude anthropologique d'un monde mystérieux pour beaucoup...
Dans le second, je vous expliquerai pourquoi je gêne !

Médecine monde cruel !
Il n'y a pas beaucoup de professions, où l'entonnoir, ou plutôt les entonnoirs sont aussi serrés. Pour atteindre le nirvana, il faut cheminer, cheminer, cheminer encore...
Première étape le concours de première année : dans le meilleur des cas, seulement 1 étudiant sur 5 réussira le concours et pourra donc envisager de devenir médecin.
A la fin des études, l'internat qui s'appelle maintenant l'examen classant validant, permettra à un sur deux (au mieux à encore) de devenir spécialiste.
Ensuite un interne sur deux ou trois devient Chef de Clinique (autre titre prestigieux).
Parmi ceux-ci, de un sur deux à un sur cinq, en fonction des époques, devient Praticien Hospitalier en CHU dans les centres universitaires c'est encore mieux...
La prochaine marche semble le sommet pour beaucoup, il est dur d'aller plus loin, mais là ce n'est que 10 % des PH qui deviennent professeur !
Ensuite on peut envisager d'être doyen, mais là c'est le gratin du gratin.... puis ministre de la santé... etc, etc....

Pourquoi je ne serai jamais professeur, alors qu'il ne manque plus qu'une marche à franchir ?
Tout d'abord parce que je n'aime pas jouer à "Jacques a dit..." pour être professeur il faut suivre les règles du jeu à fond. "Jacques a dit..." faites vos preuves en recherche, "Jacques a dit..." inventez des choses originales... pour ces deux là j'ai gagné, des recherches en anthropologie voilà qui est original, développer une spécialité qui n'existait pas (la prise en charge des enfants adoptés) voila qui est encore mieux. Mais "Jacques a dit..." aussi, écrivez pleins d'articles en anglais pour montrer que vous êtes très fort. Et là ben je suis pas fort, et j'ai pas le temps. Je pourrai me le donner ce temps, mais cela voudrait dire moins de consultations, moins de conférences, moins d'articles de vulgarisation, moins de services concrets, et ben ça j'en ai pas envie ! Et puis il y a aussi une part de chance, être au bon endroit au bon moment, quand un poste se libère... Cette chance peut se provoquer, je ne l'ai pas cherchée.
La deuxième raison, qui n'en est pas moins importante, qui fait que je ne serai jamais professeur de médecine, c'est que je n'en ai pas envie, voir même je m'en fiche.

En dehors du prestige quels sont les avantages des professeurs : un salaire un peu meilleur, et puis théoriquement l'enseignement leur est réservé, or l'enseignement c'est intéressant, mais il y a tant à faire qu'un simple PH comme moi peut donner des dizaines d'heures de cours, mettre au point un enseignement universitaire et diriger des thèses (j'en ai 6 en ce moment !).

Ce qui est certain c'est que je ne suis pas dans l'anti-professorite comme peuvent l'être certains (aigris ?) : j'ai pleins d'amis qui sont professeurs, je les respecte, je les admire pour leurs qualités pus que pour leurs titres (c'est le cas par exemple de mon patron de Marseille qui m'a appris tellement de choses, et de mon patron actuel qui est plus un ami qu'un patron), mais je ne les jalouse pas, je suis serein. J'ai vu trop de confrère aigris parce qu'il leur manquait un petit quelque chose, ou parce qu'ils ne sont pas trouvés au bon endroit au bon moment, pour m'en rendre malheureux.
J'ai pleins d'autres bonheurs (ma famille, le lien direct avec les adoptés et les familles adoptives) qui me rendent heureux sans chercher cette couronne de plus.

Attention, éloignez les enfants, je vais maintenant dénoncer les trois salopiots qui par leurs actions perverses font aussi que je ne serai jamais professeur. Le prénom de ces trois enfoirés : François, Gilbert et Jean-Jacques. Ils se sont mis à trois pour briser mon avenir, pour empêcher cette promotion que je mérite, les pourris !
Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils m'ont montré l'image d'un Praticien Hospitalier, serein, heureux, brillant, inventif, pas le moins du monde aigri et sans aucun regret de ne pas être professeur. François vient de partir à la retraite, mais il n'est pas prêt d'être oublié dans son CHU de Tours, où il a formé tant de monde. Gilbert, lui aussi a une grande expérience clinique, j'étais son interne, puis son chef de clinique à Marseille et c'est lui qui m'a tout appris en endocrinologie pédiatrique, non pas dans des livres, mais auprès de nos petits patients. Jean-Jacques, vous le connaissez, il a été dans ces lointaines Pyrénées, et sa bonne ville de Pau, le fondateur, pour dire combien il était important d'amener des soins spécifiques aux petits adoptés.

Merci à eux trois, j'ai juste un petit regret pour l'un d'entre eux, Jean-Jacques, qui est avec mon ancien professeur de Marseille, celui qui m'a le plus poussé à être professeur. Il me disait et il a raison que les enfants adoptés méritaient bien un professeur, et en ça il n'a pas tort !

2 commentaires:

Véronique a dit…

Cher Professeur es Adoption (si si...)
Je ne connais ni Gilbert ni Jean-Jacques, mais pour François (je crois l'avoir reconnu)je suis à 100% d'accord avec vous, il va nous manquer, et les "journées FMC de pédiatrie" ne seront plus les mêmes sans lui...
Amicalement
Véroniquee alias DocVéro

Choker Ghassan a dit…

CHER AMI ET PROFESSEUR,
JE ME PERMETS DE METTRE UN COMMENTAIRE SUR LES PROFESSEURS. ËTRE UN PROFESSEUR = ËTRE COMPLET( Très bon clinicien, bon enseignant, bon chercheur......). Malheureusement, les gens ayant ses trois points forts sont rares. Actuellement, les professeurs sont choisis selon les nombres de papiers publiés et projets de recherches accomplis mais la principale tâche d'un professeur (bon clinicien) est négligée. On entends de temps en temps des professeurs interdis de toucher les patients???? ou de faire de garde car?????.
Faire de recherche pour juste depenser de l'argent et écrire des articles n'est pas la bonne recherche juste pendant cette période de crise économique mondiale.
Amitiés